Il souffle actuellement à New York un vent nouveau sur le Yiddish.
Langue morte mais non enterrée pour autant, le Yiddish est aujourd’hui la préoccupation d’artistes et d’intellectuels qui travaillent à ce que cette culture ne s’éteigne pas totalement. Si la langue n’est plus parlée que par une poignée d’entre eux, la musique de cette langue n’en finit pas de connaître aujourd’hui de nombreuses métamorphoses. Le klezmer se mélange au Hip-hop, au Funk, au Heavy Metal ou au Free jazz, faisant renaître ainsi des airs que l’on pouvait penser disparus, ou fatalement passéistes. Ces expérimentations musicales ne sont pas sans rappeler les expérimentations plastiques et poétiques que réalisèrent aux Etats-Unis les artistes yiddish du début du siècle : des poètes comme Leivik ou Glatsein, des peintres comme Lozowick, Max Weber, Rothko ou Chagall, des scénographes comme Aronson, des metteurs en scène comme Maurice Schwartz, etc…
Les silences traumatiques liés à l’indicible violence de l’Holocauste et à la perte de la langue semblent avec le temps avoir fait place au désir de se réapproprier cette histoire passionnante, de se reconnecter au passé qui précédait au « passé qui ne passe pas ».
Ce film traque avec jubilation les traces d’un yiddish vivant, d’un yiddish qui résiste contre l’oubli, d’un yiddish qui n’a pas dit son dernier mot.
« One foot in the past, one foot in the future ».